Mandataires Judiciaires - Cycle de formation

Programme de la formation

Il s’agit d’un dispositif innovant visant à Une adaptation des pratiques pour une prise en compte de la dimension de la santé mentale Une analyse des pratiques professionnelles Une supervision et un conseil technique quant aux situations complexes Une réactualisation régulière des connaissances en santé mentale Un entraînement aux pratiques d’entretiens, formels ou non formels Il s’adresse aux personnes ou équipes qui, ayant suivi les sessions de base, ont acquis les repères et les outils nécessaires à l’adaptation de leur intervention aux personnes aux prises avec des problématiques de santé mentale. Mais il peut aussi s’envisager pour des équipes n’ayant pas ces acquis et sera alors adapté afin qu’elles les acquièrent en continu. Le contenu et le programme seront adaptés aux différents établissements et publics accompagnés. Cette formation sera renouvelée régulièrement, pour un accompagnement des équipes autour des situations complexes, une amélioration continue et une réflexion sur les pratiques et une réactualisation et un enrichissement régulier des connaissances. Cette session fait suite aux formations ‘’Repères et connaissances en santé mentale et psychiatrie’’’, ”Techniques d’entretien: adapter son intervention aux troubles des comportements et problématiques de santé mentale” et ”Techniques d’entretien: motiver au changement, orienter vers le soin : outils pratiques’’ et s’adresse aux personnes ayant suivi au moins l’une de ces formations. Formation participative, basée essentiellement sur des exercices pratiques : travail autour de situations illustrant les problématiques rencontrées, et des manières d’y répondre ; mises en situation, jeux de rôle, exercices pratiques, visionnage et critique d’entretiens vidéos. Compléments théoriques à partir des situations concrètes abordées. A l’issue de la formation, les participants disposeront de supports techniques facilitant la mise en œuvre des acquis dans leur contexte professionnel. Dans bon nombre de situations, les travailleurs sociaux ont bien repéré une problématique de santé mentale. Mais les personnes ne leur semblent pas prêtes à entendre la nature de leurs difficultés, ni à accepter une orientation vers le soin. Dans d’autres cas, ce sont la répétition des échecs ou l’inadéquation entre les projets énoncés et leur réalisation qui amènent l’usager et le travailleur social à des impasses. Ce phénomène mène au découragement, parfois à une certaine usure, et ne semble pas aider l’usager. Comment prendre en compte les projets parfois irréalistes des personnes ? Comment travailler sur la motivation ? Comment orienter vers le soin, lorsque la personne n’a pas conscience de ses troubles ? Comment travailler lorsque la personne n’a pas de demande, ou que celle-ci ne semble pas adéquate ? Dans quelles situations et de quelle place peut-on, ou doit-on, faire traiter la personne contre son gré ? Ce module permettra d’acquérir des outils pratiques pour travailler autour de ces questions. Les mandataires judiciaires sont confrontés quotidiennement aux problématiques de santé mentale. Chaque pathologie ayant des impacts spécifiques sur les comportements et le mode relationnel, il faut adapter la relation à chaque situation. La place particulière que confère la gestion de l’argent de l’usager complexifie encore la relation. Le rapport à l’argent et à la dépense touche à l’intimité de chacun. L’usager sous mesure de protection peut, à juste titre, se sentir ‘’dépossédé’’ de ses droits, et, par là, de son intégrité, de son identité. Ceci donne une tonalité particulière à la relation. Au-delà du rapport tout à fait personnel à l’argent et à cette situation, chaque pathologie induit également des comportements problématiques par rapport à l’argent, à la consommation. Prendre en compte tous ces paramètres en essayant aussi d’emprunter le point de vue de l’usager, ajuster ses positionnements et ses postures au plus près afin d’adapter au mieux la relation, acquérir des outils pratiques d’entretien afin de mieux répondre aux demandes et besoins de chaque usager, seront les objectifs de la première partie. La seconde partie permettra de travailler autour des situations difficiles, à partir de situations amenées par les participants : comment faire face à la plainte ou la revendication, mieux communiquer avec des personnes délirantes ou incohérentes, ou à des personnes sous l’emprise de toxiques ? Comment désamorcer la colère et les critiques, désamorcer l’agressivité et les risques de violence ? L’on sait que les personnes souffrant de troubles psychiatriques ne représentent pas plus de risque de passage à l’acte violent que la moyenne de la population. Sauf si : il y a cumul d’une problématique psychiatrique et d’abus de toxiques ou de dépendance ; la personne est désocialisée ; elle est en rupture de soins ou de traitement. Si les usagers cumulent ces différents facteurs, alors le risque est très multiplié. Or, c’est ce qui se passe assez souvent dans le secteur social. La gestion de la crise demande un savoir faire et un savoir être, sans cesse à travailler, à parfaire, et à re-questionner. Cette gestion doit se poursuivre par un traitement de l’après crise, qui permettra d’éviter la reproduction des conditions génératrices de violence. Enfin, il faut travailler au sentiment de sécurité des professionnels, et lutter contre les risques d’usure induits par une exposition fréquente à l’expression de la violence. Le rapport de chacun à l’argent est un sujet très personnel, intime, voire parfois tabou. Le mandataire doit faire au quotidien avec cette complexité : protéger la personne, assurer sa sécurité tout en respectant sa liberté et ses droits. L’exercice de sa mission vient résonner avec son propre rapport à l’argent, ce qui peut encore complexifier la situation. Du côté de la personne protégée, la mesure peut être plus ou moins bien acceptée, parfois vécue comme une privation de liberté génératrice de frustration. Formation pratique et participative : réflexion personnelle et collective, analyses de situations problématiques, écoute de témoignages de personnes protégées, jeux de rôle, débats.