Mandataires Judiciaires - Niveau 1 Adapter son intervention aux comportements liés à des problématiques de santé mentale

Les mandataires judiciaires sont confrontés quotidiennement aux problématiques de santé mentale. Chaque pathologie ayant des impacts spécifiques sur les comportements et le mode relationnel, il faut adapter la relation à chaque situation. La place particulière que confère la gestion de l’argent de l’usager complexifie encore la relation. Le rapport à l’argent et à la dépense touche à l’intimité de chacun. L’usager sous mesure de protection peut, à juste titre, se sentir ‘’dépossédé’’ de ses droits, et, par là, de son intégrité, de son identité. Ceci donne une tonalité particulière à la relation. Au-delà du rapport tout à fait personnel à l’argent et à cette situation, chaque pathologie induit également des comportements problématiques par rapport à l’argent, à la consommation. Prendre en compte tous ces paramètres en essayant aussi d’emprunter le point de vue de l’usager, ajuster ses positionnements et ses postures au plus près afin d’adapter au mieux la relation, acquérir des outils pratiques d’entretien afin de mieux répondre aux demandes et besoins de chaque usager, seront les objectifs de la première partie. La seconde partie permettra de travailler autour des situations difficiles, à partir de situations amenées par les participants : comment faire face à la plainte ou la revendication, mieux communiquer avec des personnes délirantes ou incohérentes, ou à des personnes sous l’emprise de toxiques ? Comment désamorcer la colère et les critiques, désamorcer l’agressivité et les risques de violence ? L’on sait que les personnes souffrant de troubles psychiatriques ne représentent pas plus de risque de passage à l’acte violent que la moyenne de la population. Sauf si : il y a cumul d’une problématique psychiatrique et d’abus de toxiques ou de dépendance ; la personne est désocialisée ; elle est en rupture de soins ou de traitement. Si les usagers cumulent ces différents facteurs, alors le risque est très multiplié. Or, c’est ce qui se passe assez souvent dans le secteur social. La gestion de la crise demande un savoir faire et un savoir être, sans cesse à travailler, à parfaire, et à re-questionner. Cette gestion doit se poursuivre par un traitement de l’après crise, qui permettra d’éviter la reproduction des conditions génératrices de violence. Enfin, il faut travailler au sentiment de sécurité des professionnels, et lutter contre les risques d’usure induits par une exposition fréquente à l’expression de la violence.